G20 agricole (Mis à jour le 22 juin) Jeudi 23 juin, ce sera « fumée blanche ou fumée noire » (Bruno Le Maire)
Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture va soumettre à Paris les 22 et 23 juin prochains, aux 20 ministres de l’Agriculture du G20, un plan d’actions pour mettre fin à la volatilité excessive des marchés agricoles. L’exercice est difficile mais la détermination de la présidence française du G20 pour parvenir à un accord est totale. Les cinq actions de ce plan en cours de négociation constituent l’esquisse d’une nouvelle organisation mondiale de l’agriculture sans remettre en cause les fondements de l’économie de marché. Mais elles doivent permettre à tous les pays de la planète d’envisager, chacun à sa façon, leur avenir avec davantage de sérénité en trouvant les outils nécessaires pour renforcer leur sécurité alimentaire.
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Le succès de ce G20 agricole reposera en fait sur son adoption dans son intégralité.(© Terre-net Média) |
Le succès de ce G20 agricole reposera en fait sur son adoption dans son intégralité. « Si dans les 48 heures les ministres de l’Agriculture ne peuvent pas lancer un message de consensus sur la régulation des marchés, il n’y aura pas de régulation », affirme t-on dans l’entourage du ministre de l’Agriculture.
« Il n’y a pas de convergence naturelle
entre les états en matière agricole »
Or l’ambition de ce G20 agricole conduit les ministres de l’Agriculture à dépasser les champs de compétences qui leur sont habituellement réservées en s’engageant à doter les marchés agricoles de nouvelles règles de fonctionnement qui prennent en compte la spécificité de l’agriculture (encadrement des marchés dérivés de matières premières agricoles).
Par ailleurs, ces négociations se font entre pays aux cultures économiques et politiques différentes où la place de l’agriculture est pour chacun d’eux spécifiques. « Il n’y a pas de convergence naturelle entre les états en matière agricole », rappelle la présidence française.
Le G20 regroupe à la fois des pays très développés et émergents, avec une situation démographique contrastée et des enjeux agricoles forts différents. Mais dans tous les cas, l’agriculture et la sécurité alimentaire font partie de leur domaine régalien, que le secteur représente un peu plus d’un pour cent du Pib comme dans l’Union européenne ou 10 % comme en Argentine. Et qu’il emploie 2 % de la population active ou encore plus de 20 % ; avec dans les pays en développement un taux pouvant atteindre plus de 40 %.
La présidence française se refuse de dénoncer les pays récalcitrants pour aboutir à un accord, consciente toutefois que les efforts demandés à chacun d’eux sont très différents. En matière de régulation des marchés dérivés de produits agricoles, les Etats Unis et le Brésil sont déjà dotés de règles d’encadrement, dans d’autres pays, tout reste à faire.
Une autre difficulté de l’exercice auquel se livre les 20 pays réside dans le fait que le futur plan d’actions se veut être concret. Or le diable est dans les détails. Au nom de la transparence, chaque pays devra ainsi s’engager à diffuser ses prévisions de productions et de stocks. Et pour ceux qui n’en sont pas pourvus, à se doter d’un tel système d’informations approprié et juste. Voire à être aidé pour y parvenir.
Il n’est pas question d’envisager la constitution de stocks
d’excédents ou un encadrement des prix
Pour lutter contre la volatilité des prix, un autre enjeu du futur plan d’actions est de se mettre d’accord sur les outils à la disposition des pays les plus vulnérables (crises alimentaires) sans contrarier le fonctionnement du marché. Il n’est pas question d’envisager la constitution de stocks d’excédents ou un encadrement des prix. Ce serait alors l’échec assuré. Mais plutôt de mettre à la disposition des pays les outils pour parer au plus vite aux crises : aides contracycliques, prêts, couverture des risques par exemple. En matière développement agricole, le plan d’actions retient quasiment les propositions des Ong internationales qui ont été consultées pour l’élaborer. « La gestion du foncier agricole est une des principales priorités du volet « développement » du plan », assure la présidence française du G20 s’est aussi souciée d’avoir le soutien des entreprises privées pour contribuer à leur niveau à la régulation des marchés. En revanche le projet d'accord fuité ne comprendrait pas d'engegements chiffrés.
« Toutefois, l’enjeu du G20 agricole est si important que Bruno Le Maire et son entourage conduisent des consultations les plus larges possible et jusqu’au dernier moment pour parvenir à faire adopter le plan d’actions. La question agricole étant revenue au cœur des questions politiques, il n’est pas question de manquer ce rendez-vous international », assure t-on dans l'entourage de Bruno Le Maire.
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